Vous avez probablement tous entendu parler du dry january, qui consiste à passer le mois de janvier sans boire d'alcool afin de contrebalancer les excès des fêtes de fin d'année. C'est autour d'une soirée entre collègues Testapic que nous avons décidé de transposer ce concept avec un défi : Sommes-nous capables de tenir 1 mois sans réseaux sociaux ?

Cette question était également le moyen d'éprouver un nouveau format de test : le test "longitudinale". Cela consiste à suivre des mêmes utilisateurs dans le temps pour évaluer le suivi d'un comportement ou d'une utilisation d'interface. Le défi était lancé et il portait un nom : le dry March Testapic :)

Une partie de l'équipe allait y participer et nous avons décidé d'y ajouter quelques testeurs Testapic volontaires pour faire partie de cette expérience inédite.

Le challenge proposé aux participants était simple : 1 mois sans réseaux sociaux. Sur la base du volontariat, les participants devaient, le 29 février (oui 2020 est une année bissextile), désinstaller leurs principales apps de réseaux sociaux de leur smartphone et tablette : a minima Facebook / Instagram / Twitter / Snapchat & TikTok.

Pendant 1 mois, les participants ne devaient pas consulter les réseaux sociaux que ce soit sur apps, sites mobiles ou sur ordinateur. Bien entendu, seuls les volontaires utilisant régulièrement ces réseaux sociaux ont été sélectionnés pour participer à cette étude afin d'étudier l'impact de leur engouement et de leur abstinence.

Les données de 69 participants ont été recueilli sur 31 jours. Chaque jour, du 1er au 31 mars, les participants recevaient un rapide questionnaire leur demandant s’ils avaient consulté ou non les réseaux sociaux le jour même. Si oui, nous leur demandions pourquoi, sous forme de commentaire libre. Si non, les participants évaluaient leurs niveaux, sur 2 échelles de 1 à 10, de frustration et de bienfait ressentis dus à la non consultation des réseaux sociaux.

Consultation des réseaux sociaux

En moyenne, 23% des participants ont consulté chaque jour les réseaux sociaux au cours de l’expérience.

Taux de consultation des réseaux sociaux

Phénomène que nous n'avions pas anticipé au début de cette expérience : le confinement a débuté en France le 17 mars et a donc eu un impact sur cette expérience déjà en cours depuis 17 jours. On observe ainsi un léger pic le 18ème jour, lié au début du confinement en France : 36,5% des participants se sont connectés aux réseaux sociaux, 21,7% évoquent une raison directement liée au confinement.

Les participants se sont connectés aux réseaux sociaux majoritairement pour obtenir des informations sur l’actualité (covid-19, confinement) et/ou prendre des nouvelles de leurs proches, avoir un minimum de lien social, comme l’illustrent les commentaires suivants :

Le confinement fait que je n’ai pu résister à consulter tous les comptes que je possède sur une dizaine de réseaux sociaux. Le télétravail, la lecture, le rangement, le bricolage, le sport, la cuisine, l’art, la musique... tout cela ne m’a pas empêché de consulter. J’ai fait un grand « Ahhhhhh Enfinnnn ! » de manière un peu comme une adolescente ! C’est assez pitoyable je le reconnais !

En raison du confinement dû au coronavirus, je me suis connectée sur Facebook pour prendre des nouvelles de mes proches

Peu d’abstinents sur la durée ; beaucoup de “rechute” en début de période

Le graphique ci-dessous présente l’évolution au fil des jours des participants ayant “brisé leur abstinence”, c’est-à-dire ceux ayant consulté au moins une fois les réseaux sociaux (est pris en compte le jour de leur 1ère consultation).

% cumulé de consultation des réseaux sociaux

Dès le 1er mars, 30% des participants n'ont pas réussi à relever le défi, et ont consulté les réseaux sociaux.

Le nombre de participants ayant consulté les réseaux sociaux augmente de manière linéaire et importante jusqu’au 9ème jour pour atteindre un palier autour de 68%. L’augmentation est beaucoup faible par la suite : 0,7% par jour en moyenne entre le 10ème et le 17ème jour ; contre 3,9% par jour en moyenne entre le 2ème et le 9ème jour.

Le 18ème jour, le nombre de participants ayant “brisé leur abstinence” a augmenté de 5,8% ; probablement lié au début de la période de confinement. Par la suite, le nombre de participants ayant “brisé leur abstinence” se stabilise à nouveau autours 80% du 19 au 31ème jour.

Au final, seuls 18,8% des participants (soit 13 sur 69) ont tenu 1 mois sans consulter les réseaux sociaux.

Abstinence, frustration et bienfait ressentis

Etant donné le contexte de confinement survenu au 17ème jour et le plateau observé au 18ème jour en matière de participants ayant consulté les réseaux sociaux, nous n’avons analysé les résultats concernant les niveaux ressentis de frustration et de bienfait qu’entre le 1er et le 16ème jour.

Pour analyser les niveaux de frustration et de bienfait ressentis, nous avons scindé l’échantillon en 2 :

  • Les participants abstinents d’une part, ceux n’ayant pas consulté les réseaux sociaux jusqu’au bout de l’expérience (soit 13 participants sur 69). Leurs séries de données sont présentées sous l’appellation “sans rechute” dans les graphiques ci-dessous.
  • Les participants ayant “brisé leur abstinence” d’autre part ; pour ces derniers, leurs données ne sont prises en compte que jusqu’au 1er jour où ils “rechutent” (i.e. jour de leur 1ère consultation des réseaux sociaux). Leurs séries de données sont présentées sous l’appellation “avant 1ère rechute” dans les graphiques ci-dessous. En conséquence, le nombre de participants “avant 1ère rechute” n’est pas constant sur la période et diminue au fil des jours.

Niveau ressenti de frustration

Sur cette période, le niveau de frustration ressentie évolue de manière différente entre les participants “sans rechute” (i.e. n’ayant pas consulté les réseaux sociaux) et les participants “avant 1ère rechute” (i.e. ayant consulté les réseaux sociaux).

En effet, les niveaux moyens de frustration des participants “avant 1ère rechute” et “sans rechute” sont similaires et plutôt stables du 1er au 11 jours, mais suivent une tendance inverse à partir du 12ème jour.

Alors que le niveau de frustration des participants “avant 1ère rechute” semble diminuer sur la fin de la période (du 11ème au 16ème jour) ; celui des participants “sans rechute” apparaît nettement augmenté (3,6/10 >> 4,5/10).

Frustration absence réseaux sociaux 

Niveau ressenti de bienfait

Les tendances sont différentes pour les niveaux moyens de bienfait ressenti.

Pour les participants “sans rechute”, ce niveau est stable et quasi linéaire du 1er au 16ème jour.

Pour les participants “avant 1ère rechute”, le niveau de bienfait ressenti augmente sensiblement mais de manière quasi continue pour passer de 4,3/10 le 1er jour à 6,7/10 le 16ème jour.

Bienfait absence réseaux sociaux

Raisons de “rechutes”

Entre le 1er et le 16ème jour, les principales raisons évoquées par ceux ayant consulté les réseaux sociaux concernent :

  • L’actualité liée au Covid-19 pour 46% des consultations

J'ai consulté Facebook car je voulais m'informer une nouvelle fois du Covid-19 car la France a passé au stade 3 et je voulais me renseigner sur les commerces impacts et surtout jusqu'à quand cela sera d'actualité.

J’ai consulté Facebook J’ai une nouvelle fois craqué car je voulais me renseigner sur le virus du Coronavirus et avoir des nouvelles sur le stade 3

Actualité sur le CORONA VIRUS et décision gouvernementale...

C’est de la faute du Coronavirus. Je me réfugie sur les réseaux sociaux.

  • Les liens avec les proches (familles et amis) pour 39% des consultations.

pour voir un peu les nouvelles de mes proches entre publications et billets d'humeur, ainsi que pour souhaiter l'anniversaire d'un ami (merci Facebook)

Facebook Messenger pour discuter avec des amis et Facebook pour poster un message d'anniversaire à une amie

C’était l’anniversaire de ma meilleure amie je n’ai pas pu résister.

Entre midi et deux j'ai regardé la story d'un ami et j'ai répondu au Snap de ma soeur.

Conclusions

Le confinement a bien entendu eu un impact sur cette expérience et sur les résultats ; mais hasard du calendrier, il est intervenu "presque" au milieu de cette expérience ce qui a permis d'analyser l'effet de ces circonstances sur le niveau d'addiction aux réseaux sociaux. Nous retiendrons de cette étude longitudinale d'un mois que :

  • Moins de 20% des participants ont tenu un mois sans consulter les réseaux sociaux.
  • Comme la cigarette, les 1ers jours d'abstinence sont les plus critiques et les plus difficiles. Dès le 1er jour, près 1/3 des participants n'ont pas réussi à s'abstenir de consulter les réseaux sociaux, ce qui témoigne d'une vraie addiction à ces plateformes.
  • Le 10ème jour d'abstinence est une période particulièrement critique pour rechuter.
  • Des paliers comportementaux ont été détecté dans le cadre de cette expérimentation en raison de la frustration accumulée ou en raison de phénomènes extérieurs (confinement).

Première expérience réussie donc pour ce nouveau format de "test longitudinale" (journal de bord, tableau de bord, évolution du comportement, suivi d'utilisation, etc...) !

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